Yannick Dacheville est un passionné de pêche, il la pratique surtout pour mieux connaitre l’environnement marin. Pour d’autres amateurs, la capture de certaines espèces de poissons difficiles est un défi. Pour les professionnels, l’objectif est non seulement de traquer les produits halieutiques, mais aussi de faire évoluer les techniques dans le secteur. Cette occupation est aussi un excellent moyen de se perfectionner, de satisfaire la curiosité, de tester sa patience et d’être en harmonie avec l’environnement.
La pêche de nuit permet de cibler une large gamme de poissons, des sparidés (dorades, bars, etc.) ou des poissons plats (soles, limandes, etc.).
La pêche de jour regroupe tous les types de pêche ainsi que tous les outils. Elle permet notamment de prendre toute espèce de poissons, peu importe le milieu naturel : mer ou eau douce. Elle est considérée comme un loisir, un commerce ou un sport.
Plusieurs techniques et outils sont élaborés, nous raconte Yannick Dacheville : la canne et le fil, le moulinet, le leurre, le poisson nageur, la tresse ou le nylon. Leur utilisation dépend du type de pêche (de jour ou de nuit), du milieu, de l'espèce recherchée ou du bateau utilisé.
Des contrôles et règlements régissent cette pratique afin de protéger la biodiversité, l’environnement et les ressources halieutiques, car l’exploitation excessive des ressources aquatiques ou surpêche peut entrainer la disparition de nombreuses espèces de poissons partout dans le monde.
Les avantages et les outils adéquats pour les deux pratiques
De nombreux avantages naissent de la pratique de cette activité, que ce soit la nuit ou le jour.
Les deux périodes permettent de se retrouver, de partager des moments agréables et tisser des liens.
Celle de nuit est bénéfique pour apprécier l’environnement, notamment quand on est seul en plein air, on a plus de contact direct avec les éléments naturels et de réduire le stress. Tous les sens sont en alerte, les yeux pour surveiller des poissons, le nez pour distinguer et apprécier le parfum marin, les oreilles pour guetter le moindre bruit et la peau pour ressentir l’ambiance aux alentours. Elle permet d’aérer l’esprit, de se ressourcer et d’apprendre la patience.
Cette pratique nocturne de Yannick Dacheville permet d’attirer de nombreux poissons de toute taille et de toute forme avec un éclairage sous-marin. Beaucoup plus calme que de jour, ce type de pêche permet de profiter de certains mouillages : eau turquoise, belle vue terrestre et belle plage, car le port est très bruyant.
Celle de jour permet de faire travailler les bras, les épaules et le dos. Elle est aussi un moyen d’approche vers les autres, car elle permet de créer la surprise et la spontanéité. Le moniteur de plongée et amateur de pêche en mer peut en témoigner. (Lisez quelques conseils sur la pêche en mer).
Les outils permettent aux pêcheurs de parfaire les différentes techniques. Les outils peuvent être passifs et les outils actifs.
Ceux qu’on qualifie d’actifs sont des appareils traînants comme des chaluts de fond ou des chaluts pélagiques. Ils sont faits avec du filet en forme de poche qui encerclent les poissons.
Les passifs sont des outils verticaux comme des filets maillants ou des trémails (nasses, casiers). Ils sont parfois constitués d’un fil, d’un hameçon et d’un appât.
Les techniques de pêche de nuit et de jour
Que ce soit pêche au filet ou en plongée, de nombreuses techniques régissent la pratique de la pêche, nous explique Yannick Dacheville, à la recherche de sites de plongée en Europe.
Celle de jour comprend plusieurs techniques dont la pêche à la traine qui consiste à parcourir de vastes étendues d’eau à la recherche de carnassiers tels que le Loup ou le Barracuda etc.
Celle à la palangre est une technique se servant d’hameçons à des profondeurs différentes. La palangre est placée sur un grand tonneau avec des appâts attachés aux hameçons pour capturer les poissons.
La capture au filet maillant est une technique qui se fait avec des filets pièges. Le maillage du filet est adapté à la taille de l’espèce recherchée. Trois types de filet sont conçus, le filet calé positionné au fond de l’eau, le filet trémail formé de deux nappes extérieures à larges mailles et d’une nappe intérieure plus grande avec des mailles plus petites et le filet monofil constitué d’une seule nappe.
La pêche de nuit est favorable aux pêcheurs, car à la tombée de la nuit les poissons se rapprochent des côtes.
La pêche au coup, à la calée et au posé avec un flotteur en bord sont des techniques bien simples, très efficaces avec de bonnes prises. Elles permettent des prises sur toutes les couches d’eau.
Un conseil pour bien pêcher la nuit est de ne pas regarder la mer avec une lampe frontale allumée, car cela risque de faire fuir les poissons. Il faut plutôt utiliser l’éclairage UV pour être plus discret.
Pour faciliter le repérage des touches de nuit, une utilisation de flotteurs à antenne amovible est importante. Ils peuvent être remplacés par des bâtons lumineux.
Les postes de pêche sont nombreux (berge, digue, ponton, etc.) et constituent des lieux parfaits pour installer le matériel de pêche. Les postes éclairés sont très favorables, car les poissons sont attirés par la lumière.
Le pêcheur doit commencer à attraper ses produits sur le fond et remonter progressivement l’hameçon s’il n’y a aucune touche. Toutes les couches d’eau sont ainsi prospectées à la recherche de poissons actifs.
Les astuces pour une bonne installation
La carpe est un des seuls poissons d’eau douce qui peut être prise la nuit.
Les sessions nocturnes créent une sorte d’ambiance qui ravive les sens du pêcheur qui sont aiguisés par l’obscurité et les changements de repères.
Ces sessions sont également régies par plusieurs règles et usages à connaitre absolument pour éviter certains désagréments.
Le bivouac doit être fonctionnel et organisé afin de constituer un endroit de repos dès la présence de fatigue. L’attente de prises est souvent longue et un minimum de confort permet au pêcheur d’être plus patient et de supporter cette phase.
Les appâts doivent être disposés en hauteur pour éviter que les rongeurs les grignotent.
Plusieurs bas de ligne déjà eschés peuvent être préparés à l’avance pour être plus opérationnel.
Les batteries des détecteurs doivent être également vérifiées pour éviter les manipulations de nuits.
Il faut une lampe frontale, une lampe à gaz, un sac de couchage avec des vêtements chauds, un fauteuil avec dossier pour rester éveillé, des boissons et de la nourriture chaude, des détecteurs électroniques pour un maximum de confort et des systèmes phosphorescents.
Un poste bien dégagé dans l’eau et sur la berge est très important, car il est difficile de voir la carpe en pleine nuit.
Suivez ces conseils pour améliorer la pratique nocturne :
• Installez vos affaires et amorcez
• Montez vos lignes avec soin
• Espacez suffisamment vos lignes pour éviter un croisement
• Prenez des repères sur la rive d'en face pour la direction des lancers
• Apprenez à régler votre distance de pêche en fonction de l'impulsion que vous donnez à la canne
• Faites un amorçage massif
• Rangez soigneusement vos affaires et placez votre épuisette montée à une place précise
• Laissez la lampe à gaz allumée
Appâts et réception du poisson
Un appât est une nourriture placée sur des pièges ou à des hameçons pour attirer les poissons.
Testez et préparez un poste pour habituer les carpes à venir s’y nourrir. Un léger amorçage d’une heure ou deux avant le début de la session nocturne permet de conserver la précision dans ses lancers et de disposer au mieux les appâts.
Une augmentation de la taille des appâts permet de faire une sélection des poissons et de limiter par la même occasion les attaques indésirables et les faux départs.
Un sac soluble avec quelques bouillettes (type d'appât utilisé pour la pêche de la carpe forme de bille, qui peut avoir différents diamètres et surtout différents goûts selon la saison) aux arômes puissants (fraise, ananas, banane, etc.) et votre bas de ligne suffisent. Il vous faut être précis pour des lancers plus efficaces. Avant de s’installer, il est donc important de prendre des repères, comme un clocher ou une crête.
La zone de réception doit être bien préparée à l’avance afin que l’obscurité ne gêne pas la manipulation du poisson. Regroupez ainsi autour d’un même point le tapis de réception, le sac de pesée, le peson et votre sac de conservation.
Cette zone doit se trouver près du bord pour faciliter le transport du poisson vers le tapis de réception. Conservez un seau d’eau proche de la zone pour humidifier plus rapidement le tapis de réception, le sac de conservation et le poisson.
Les préparatifs pour la pêche de nuit
La pêche de nuit est autorisée uniquement sur des sites balisés et définis par arrêté préfectoral. Il est également interdit de transporter de jour comme de nuit une carpe vivante de plus de 60 cm.
Les préparatifs sont composés de 3 parties dont la fabrication des appâts, le repérage des poissons ou du lieu d’activité et la vérification du matériel à utiliser.
Trop d’amorçage fait fuir le poisson, il est donc recommandé d’amorcer où il y a une quantité importante de poissons, mais en tant que débutant, il est primordial de commencer la pêche en appâtant très peu et d’augmenter les doses suivant les résultats.
La pêche (de nuit ou de jour) connait deux variantes, les rivières ou les cours d’eau où le poisson est sauvage, rustique et facile à attraper et les lacs avec des poissons gourmands mais méfiants et pouvant tester les appâts.
Un amorçage d’appâts carnés légèrement en amont des lignes est nécessaire. Ces lignes sont en barrage dans les rivières et cours d’eau. Le pêcheur doit placer la canne un peu plus loin en amont, car le poisson va vers l’aval n’emmêlant pas les autres cannes, une fois piqué.
Dans le lac, on peut faire des captures sur deux amorçages différents, le premier près du bord et l’autre plus loin avec une ou deux cannes sur chacun.
De petites graines et des boules d’amorces mélangées avec peu de grosses bouchées forment l’amorçage parfait.
Il faut ensuite avoir des montages très simples et très solides, avec de gros hameçons pour éviter les décrochages.
Quelques pistes pour optimiser la séance :
• Les couleurs trop claires et les mouvements au bord de l’eau sont à proscrire
• L’installation du matériel en retrait sur le poste d’action est très importante afin de vite réagir
• Les moteurs électriques, les embarcations et les échosondeurs sont à bannir
• Les bas de lignes en tresse fine sont à éviter
• Les appâts ne doivent jamais être collés à l’hameçon
• La carpe ne se pique que lorsqu’elle recrache l’hameçon
• L’appât ne doit pas être trop serré pour se basculer vers l’avant et ainsi entrainer l’hameçon derrière lui
Le pêcheur doit avoir un matériel efficace pour traquer des poissons de toutes sortes (plus éduqués) avec un environnement confortable par rapport au long moment qu’il doit passer à son poste.
Pour l’amorçage, il faut la lance bouillette (de longueur moyenne, en PVC avec un large diamètre), la pelle à graines (pour lancer de légères particules) et le bateau amorceur (très pratique sur les lacs).
Pour la capture du poisson, la canne doit mesurer 3,60 m à 3,90 m. Elle doit être maniable et légère avec une housse de transport.
Le moulinet doit être solide et pouvoir contenir 200 m de nylon 35/100. Les modèles légers avec des manivelles rabattables sont à opter, car ils apportent un minimum de confort.
Les piques individuelles extensibles sont utilisées comme support et sont faciles à transporter.
Les détecteurs doivent être robustes, étanches et simples d’utilisation.
L’épuisette doit avoir un manche solide et un filet robuste.
Le tapis de réception est important pour permettre aux pêcheurs de relâcher les prises. Il doit être flottant, très peu encombrant et indestructible.
Le sac de conservation est utilisé pour prendre les poissons en photo de nuit.
Le peson permet de mesurer le poids des poissons capturés.